Arbanassi est un petit village situé à une 135 kilomètres au sud-est de Roussé et à 4 kilomètres au nord-est de Veliko Tarnovo. Nous commençons par la visite d'une maison traditionnelle bulgare, la maison Konstantzaliev, transformée en musée.
Le lendemain matin, nous arrivons à Roussé, sur la rive gauche du Danube. Nous sommes en Bulgarie, mais la Roumanie n’est qu’à deux pas, ou plutôt à deux brasses, juste sur l’autre rive du Danube.
Nous faisons la connaissance de notre nouveau guide, Giulia, charmante professeure de français et maîtrisant donc parfaitement notre langue, qui nous accompagne pour une journée d’excursion en car, jusqu’à Veliko Tarnovo, capitale médiévale de la Bulgarie, classée « réserve architecturale et historique ».
Nous arrivons à destination à l’issue d’un long trajet, mis à profit par notre guide pour faire des commentaires détaillés et intéressants sur l’histoire de la Bulgarie et la vie locale. L’histoire ancienne des Balkans remonte à la Thrace, et Giulia nous livre quelques brides de cette longue histoire et ses légendes, évoquant successivement :
- Orphée, héros de la mythologique grecque, poète et musicien, qui serait né dans ces contrées ; mais il ne faut pas se laisser abuser par la mythologie, nous dit-elle ; elle nous conseille de voir le superbe film de Marcel Camus, Orfeu Négro, qu’en fait nous avons tous vu ;
- la grotte du diable, qui existe réellement (impressionnante, cette grotte, éléphantesque !) d’où Orphée serait parti pour descendre aux enfers et récupérer Eurydice,
- un tumulus supposé être l’arche de Noé (lequel ne devait pas avoir inventé l’eau chaude, car quand il a embarqué sa ménagerie, il aurait oublié sa bique sur le tumulus !).
Elle nous apprend que la région est grande productrice de vin. De nombreuses chansons populaires glorifient le vin, nous dit-elle, mais surtout le vin rouge. Une seule est à la gloire du vin blanc, et commence par « Oh, vin blanc, vin blanc… » (authentique). Nous en restons gaga ! (double permutation de consonnes).
Le car nous dépose d’abord à Arbanassi, petit village typique à 4 km de Veliko Tarnovo, et pour ne pas changer nous commençons par un café et des petits gâteaux dans un restaurant. Le village est ancien et très bien restauré, pour le tourisme, avec des « maisons-forteresses » typiques de la région, ce qui aurait inspiré notre grand philosophe Blaise Pascal quand il écrivit : « Les forteresses sont des maisons que la raison ne connaît pas » (permutation circulaire). « Allez, t’en fait pas, Blaise, c’est inf_amant », lui avait répondu un Wallon ! Nous visitons celle de la famille Konstantzaliev, construite au 17ème siècle, la plus ancienne et la mieux conservée. Plusieurs pièces sont équipées de lits immenses, où les propriétaires dormaient à plusieurs. Le couchage semble très ferme. Grand luxe pour l’époque : la maison est dotée de WC à la turque, avec, curieusement, un orifice triangulaire (authentique) !
Nous visitons aussi l’église de la Nativité, la plus ancienne d’Arbanassi, dont le naos (partie réservé aux hommes, autrefois église indépendante) est décoré de superbes fresques datant de 1597. Ce sont en particulier les fresques sur la base, réalisées par les artistes, qui attirent notre attention . [Baba]
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Sur la route, le pont Belenski à Byala |
Première vue sur Arbanassi |
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La maison Konstantzaliev |
Le jardin à l'arrière de la maison |
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Les pièces - Les gens dormaient à plusieurs par lit, et le couchage était plus que ferme. |
À la suite de la visite de la maison Konstantzaliev, nous visitons l'église de la Nativité. Comme les photos étaient interdites, vous trouverez ici des reproductions du livret édité par Hitko Vatchez, en vente à Veliko Tarnovo.
Le village d'Arbanassi garde encore l'esprit magnifique de son passé - des maisons immenses ressemblant à des palais avec de vastes jardins, entourées de hautes murailles, de petites rues grossièrement pavées qui serpentent entre demeures, des places avec des fontaines architectoniques.
Sa plus grande gloire, Arbanassi la doit à ses églises orthodoxes. Du milieu du XVIe siècle à la fin du XVIIIe siècle sept églises chrétiennes sont plusieurs fois construites, élargies et peintes à fresque. L'église métropolitaine de la Nativité est la plus remarquable parmi elles. Sa composition architecturale est complexe. Elle comprend un naos (la partie pour les hommes), un porche (la partie pour les femmes), la chapelle "St Jean le Précurseur" avec un parvis, reliés du Nord et de l'Ouest par une galerie en forme de L. Au début le naos existe comme une église indépendante. Sa construction et sa peinture murale sont terminées en 1597. Les donateurs sont deux prêtres d'Arbanassi. Une extension considérable est accomplie pendant les années 20 du XVIIe siècle - le porche, la chapelle "St Jean le Précurseur" et la galerie y sont ajoutés. La construction définitive est terminée avant 1643.
Le plan de l'emplacement rappelle d'une manière étonnante l'église métropolitaine "St Pierre et Paul" située dans la ville cathédrale de Veliko Tarnovo. Ce fait a son explication historique. À la fin du XVIe siècle éclate une des plus grandes révoltes armées de libération dans le pays bulgare - La Première Insurrection de Tarnovo. Son organisateur le plus actif, c'est le métropolite de Tarnovo Dionysos Rali. C'est pour cette raison qu'après la défaite de la révolte les pouvoirs turcs ne sont pas favorablement disposés envers le clergé supérieur orthodoxe. Voilà pourquoi les pontife prennent la décision de fonder leur propre résidence hors de la ville cathédrale. Leur choix porte sur le village d'Arbanassi qui jouit de privilèges exceptionnels et a un grand potentiel économique, il est peuplé seulement de chrétiens, l'éducation et l'activité d'études sont bien développées. Il commence une extension considérable de l'église de la Nativité qui se trouve là-bas et tout naturellement son plan d'emplacement devient le même que celui de l'ancienne église métropolitaine. La nouvelle résidence inclut le temple de la Nativité, des cellules des moines et une dépendance des monastères d'Athos. C'est l'endroit d'où les évêques de Tarnovo dirigent la plus grande métropole de la péninsule balkanique, subordonnée au patriarcat œcuménique de Constantinople - celle de Tarnovo. [Livret de Hitko Vatchev]
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Le naos |
La galerie |
Cloison de l'autel |
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Mur Est du porche |
Murs Sud et Ouest du porche |
Scènes de l'Acathiste de la Mère de Dieu |
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