Le bateau ayant voyagé de nuit, nous sommes à quai très tôt le matin. Nous sommes passés en Serbie, mais cette fois sans se présenter aux douaniers. De bon matin, nous embarquons dans les cars pour la visite de Sremski Karlovci.
Nous arrivons à Novi Sad (Serbie) vers 2H00 du matin, et nous sommes réveillés par un silence assourdissant, comme disent les amateurs d’oxymores. La police vient encore à bord contrôler les papiers d’identité, mais heureusement notre présence n’est pas nécessaire.
Après le petit-déjeuner, nous prenons la route en direction de Sremski Karlovci (en allemand Karlowitz, nom passé à la postérité par le traité éponyme de 1699, entérinant la défaite et le retrait des ottomans), petite ville au bord du Danube, centre culturel des Serbes de l’Empire austro-hongrois et siège du patriarcat orthodoxe. Nous parcourons le centre-ville, avec des bâtiments typiques de l’époque austro-hongroise, et visitons la cathédrale St Nicolas qui date du 18ème siècle.
Puis nous consacrons un peu plus de temps à la forteresse de Petrovaradin, construite sur l’emplacement d’une citadelle romaine, appelée Milata. Le guide, cherchant à mettre en valeur le fond de sa forteresse, nous présente sa maquette, exposée près d’un quai, qui fait apparaître les modifications apportées par notre incontournable Vauban. Le car nous emmène ensuite dans un restaurant le long du Danube, où nous bénéficions d’une pause-café, ou bière pour certains.
Puis nous partons pour Novi Sad, capitale de la Voïvodine et seconde ville de Serbie par sa population. En latin, ce nom signifie « nouvelle plantation ». Bien sûr, il ne s’agit pas de jardinage, même si le prince Eugène, créateur de la ville, aurait dit à sa favorite « Tu ne peux pas savoir ce que ta plante me fait ! ». Il s’agit en fait d’implantation, car notre prince Eugène, découvrant les sites à bâtir de cette belle région, aurait eu un coup de foudre, sur le tard. Et comme la langue officielle était le latin, cela prouve qu’Eugène était particulièrement assidu aux cours de latin.
Novi Sad, autrefois surnommée Athènes de la Serbie, est aujourd’hui un centre littéraire réputé et compte treize facultés. Nous suivons notre guide dans un périple qui nous permet de voir les principaux monuments de la ville : théâtre national, église du Nom de Marie, siège épiscopal, hôtel de ville… Le guide nous amène dans une boutique pour acheter quelques babioles en terre cuite, joliment décorées. Sur la place centrale se tient un marché dédié exclusivement à des miels de toutes sortes, et quelques gourmands se laissent tenter. Puis en fin de matinée nous sommes de retour au bateau, qui part en direction de Belgrade. [Baba]
Sremski Karlovci
Petit village situé à une quinzaine de kilomètres de Novi Sad. Nous visitons quelques rues aux bâtiments typiques de l'époque austro-hongroise, puis nous prenons un pot au restaurant Dunav, impressionnant par le nombre de tables et ses terrasses donnant sur le Danube.
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Le lycée de Karlovci |
Le palais des Fonds Nationaux |
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Église catholique de la Sainte-Trinité |
La cathédrale St Nicolas |
Le séminaire orthodoxe |
Novi Sad
À la fin de la visite, et après le pot offert au restaurant Dunav (pas de photo), nous reprenons le bus pour une visite de Novi Sad.
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À l'entrée de la ville, vue sur le bateau |
Le boulevard Mihajla Pupina |
Le théâtre national |
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L'église du Nom de Marie |
Un immeuble de la place Nicolas |
Détail |
Mais il est près de midi. Nous retournons au bateau pour y prendre notre repas, et voguer vers Belgrade.
Pendant la navigation, on croise parfois des convois assez surprenants : jusqu'à huit barges (2 en longueur et 4 en largeur) poussées par un seul pousseur. On peut se demander comment cela arrive à passer les écluses des Portes de Fer.
Belgrade
Belgrade est situé au confluent du Danube et de la Save. Le port est sur cette dernière. Au confluent on peut admirer la forteresse de la vieille ville.
Belgrade - 1,5 millions d’habitants - capitale de la Serbie, est un port actif, situé au confluent du Danube et de la Save. C’est un point de rencontre des cultures austro-hongroises, ottomanes et slaves, dont l’histoire remonte à 7000 ans. La ville était défendue par une forteresse, sise sur un promontoire. Belgrade fût occupée plusieurs fois par les turcs, et devint capitale de la Yougoslavie/Serbie à compter de 1918. Anciennement nommée Beograd - la ville blanche – cette appellation trouverait son origine dans le fait que la gente féminine adorait le goût du blanc, produit localement.
Un tour en bus nous permet de voir quelques immeubles délabrés de l’époque soviétique. Nous passons devant la cathédrale orthodoxe St Michel, voyons au loin l’église St Sava, la plus grande église orthodoxe du monde, puis nous nous arrêtons pour visiter l’église St Marc, récente (1931-1940) mais typique de l’architecture serbo-byzantine. Nous sommes un peu surpris par le comportement des religieux, qui embrassent les icones et les reliques, mais le guide nous explique que cela remonte à loin, et que pour l’église orthodoxe, les rites sont un bien nécessaire. Nous passons devant le musée dédié au maréchal Tito, de son vrai nom Josip Broz, grand homme politique yougoslave. Bien qu’il soit né en Croatie, c’est la Serbie qui le célèbre en tant qu’ancien président de la Yougoslavie. Mais Tito, avec sa fameuse paire de bottes, est devenu l’homme le plus célèbre du monde, grâce à ses « histoires », les histoires de Toto, bien sûr, ce Titi qui a enchanté notre jeunesse avec des blagues légèrement gaillardes. Le maréchal doit son surnom à sa mère qui, quand il était tout petit, l’appelait mon Titi, en découvrant qu’il avait déjà une paire de petites bottes ; puis un contrepéteur est passé par là et le pseudo de Tito est resté. Dictateur, dirigeant la Yougoslavie d’une main de fer, il disposait d’une police efficace dotée elle aussi de grosses bottes qui font flic. Il devint néanmoins un correspondant apprécié des dirigeants du monde occidental, après avoir pris ses distances avec l’URSS. Le coup des Russes, il en avait assez ! Le musée abrite un grand nombre d’objets de valeur, la plus belle et ancienne pièce étant sans conteste l’anneau de Titus, qui a fait l’objet d’une tentative de vol armé comme en témoignent plusieurs trous de balle autour de cette relique. Tito reste dans les esprits un homme providentiel, même si ce sont les mythes qui l’ont façonné.
Le guide nous emmène au centre-ville, avec pour commencer une pause-café au Majestic. À peine sommes-nous introduits que le bar est bondé. C’est l’occasion d’emprunter un joli verre à bière qui viendra enrichir ma collection. Puis nous disposons d’un quartier libre d’une heure, bien apprécié, pour se balader et faire du shopping.
Nous partons ensuite visiter la citadelle. Aux abords, de la musique résonne à plein tube : des jeunes participent à une animation en préparation d’un tournoi de basket (authentique). Un policier, qui vient d’attraper un pickpocket, propose à sa compagne de basculer sur le terrain de l’enquête (fictif…). À la porte d’entrée, deux cerbères en armure montent la garde, mais c’est pour les touristes. Dans les douves, nous apercevons de l’armement de l’époque soviétique, canons et engins blindés. Cette exposition n’a pas eu l’agrément de tous les habitants, certains estimant qu’il s’agissait de tanks russes adulés. Mais à la vue de ces tanks, certaines dames étaient toutes contrites.
À l’extrémité de la citadelle, au bord de la falaise et face à la ville, s’élève une immense statue d’un homme nu, symbole de la ville et rappelant la libération. C’est par pudeur que ses attributs sont dirigés vers Belgrade, préservant ainsi la vue des visiteuses, qui ne peuvent le voir que de dos. Surnommé « le vainqueur » (authentique), certain(e)s se disent sensibles à la beauté de son cœur, et c’est pourquoi ils l’appellent le vaincu.
Avant de rejoindre le Vivaldi, nous faisons un petit tour dans la ville, et le guide attire notre attention sur un quartier chaud surnommé fort astucieusement « silicon valley ». Sûr, ce guide nous botte, même si ça dérange quelques dames . [Baba]
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Des immeubles de l'époque soviétique |
Le musée Ceausescu |
L'église Saint-Sava |
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L'église Saint-Marc |
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Photo de groupe devant l'église |
Promenade dans la rue piétonne Knez Mihajlova |
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L'entrée de la forteresse (Porte Sahat kapija) |
Fortement gardée... |
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Quelques vestiges de l'époque soviétique |
Vue sur le confluent |
Coucher de soleil sur le Danube |
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Statue « l'homme nu » ou « Le Vainqueur » |
Grande place de la forteresse |
Statue de la Liberté |
La nuit est tombée. Nous retournons au bateau qui part aussitôt en direction des Portes de Fer.
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