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Lundi 28 mars
Prasat Kravan - Ta Prohm

Prasat Kravan

Les cinq tours en brique du prasat Kravan, alignées dans le sens nord-sud et orientées à l'est, furent édifiées en 921 pour le culte hindou. La structure ne fut pas commandée par un roi, ce qui est très inhabituel et explique sa localisation, un peu à l'écart du centre de la capitale. Les tours se trouvent juste au sud de la route qui relie Angkor Vat au Banteay Srei.
L'ensemble, en partie restauré en 1968, mérite la visite pour ses superbes bas-reliefs ciselés dans la brique des murs intérieurs. Dans la plus grande tour centrale, Vishnou aux huit bras orne le mur du fond ; sur le mur de gauche, il fait trois pas de géant pour s'approprier le monde et, sur le mur de droite, il chevauche un garuda. Des bas-reliefs représentant Lakshmi, l'épouse de Vishnou, ornent la tour la plus septentrionale.
Le nain Vamana, l'un des avatars préférés de Vishnou, entreprit la conquête du monde possédé par le démon-roi Bali. Le nain demanda au démon un lopin de terre sur lequel il pourrait méditer, arguant qu'il n'avait besoin que d'une parcelle qu'il puisse traverser en trois enjambées. Le démon accepta et vit alors le nain se transformer en géant et arpenter l'univers en trois puissantes foulées. À cause de cette légende, Vishnou est parfois surnommé "la grande enjambée".

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Le site est préparé pour un spectacle le soir même,
ce qui explique la présence des vasques.

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On peut comprendre les bas-reliefs gravés dans la pierre : leur sommet affleure la surface initiale des parois. Mais ici, les motifs dépassent manifestement le niveau de la surface du reste du mur, mais ne sont pas rapportés : ils font partie des briques sous-jacentes. On n'imagine pas que leurs auteurs aient raboté tout le reste des murs. Comment faisaient-ils ? Les briques étaient-elles moulées pour faire le motif ? Dans ce cas, c'est un beau travail de conception des moules pour que les briques s'emboîtent aussi parfaitement.

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Ta Prohm

Le Ta Prohm est sans nul doute le monument d'Angkor qui dégage le plus de charme et figure parmi les temples les plus prisés. Son principal attrait est d'avoir été abandonné à la jungle, donnant ainsi une bonne idée de l'aspect d'Angkor lorsque les explorateurs européens foulèrent le site pour la première fois. Aujourd'hui protégé de la végétation envahissante, il ne conserve que les gros arbres qui enserrent les pierres et n'offre pas l'aspect sauvage du Beng Mealea. Le Ta Prohm reste néanmoins unique au monde. Ombragé par les énormes fromagers, ses tours et ses murs croulants ne tiennent plus que grâce à l'entrelacs de racines. Si Angkor Vat, le Bayon et d'autres temples attestent du génie des anciens Khmers, le Ta Prohm évoque surtout la puissance de la jungle.
Construit vers 1186 et alors appelé Rajavihara (monastère du Roi), le Ta Prohm était un temple bouddhique dédié à la mère de Jayavarman VII. C'est l'un des rares temples de la région d'Angkor dans lequel une inscription livre des informations sur la population qui lui était attachée. Les chiffres sont impressionnants, même s'ils ont peut-être été exagérés dans un souci de glorification du souverain : près de 80 000 personnes entretenaient le temple ou y travaillaient, parmi lesquels plus de 2 700 administratifs et 615 danseurs.
Le Ta Prohm se compose de tours, de cours et de couloirs étroits, souvent comblés par des pierres délicatement sculptées, démantelées par la végétation. Sur les murs ventrus, lichens, mousses et plantes grimpantes recouvrent les bas-reliefs. Des buissons surgissent du sommet des porches monumentaux. Les arbres plusieurs fois centenaires, dont certains soutenus par des arcs-boutants, dominent l'ensemble ; leur feuillage filtre les rayons solaires, ne laissant passer qu'un voile de lumière verte. Le gopura (pavillon d'entrée) situé à l'extrême est de l'enceinte centrale est étranglé par une racine particulièrement spectaculaire. Le site offre toutefois nombre d'autres enchevêtrements stupéfiants. Pour la sauvegarde du monument et des visiteurs, il est désormais interdit de grimper sur les galeries endommagées. Les blocs de pierre qui se balancent dangereusement pèsent souvent plus d'une tonne et leur chute causerait bien des dégâts.

Pour ma part, Ta Prohm est l'archétype du temple perdu dans la jungle, et je n'aurais fait le voyage rien que pour voir cela. À se promener dans le dédale de murs envahis par les racines de fromagers, je me suis pris pendant un moment pour l'égal d'Indiana Jones. C'est fascinant et superbe. Et le soleil couchant donne à l'ensemble une couleur dorée qu'on croirait commandée par le syndicat d'initiative local. Ne vous étonnez pas s'il y a beaucoup de photos sur cette page... (et encore, la sélection a été déchirante !)

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L'entrée Ouest de Ta Prohm.

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Le sanctuaire central.

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Malgré les ravages dus à la végétation, on trouve encore des bas-reliefs magnifiques.



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Les textes en bleu italique sont extraits des ouvrages cités dans la page du début du voyage.
Les textes en vert italique sont extraits d'autres sources.