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Samedi 21 mai
SAMARCANDE (5)

Le Reghistan (suite)

La médersa Chir Dor

«L'acrobate de la pensée grimpant à la corde de l'imagination n'atteindra jamais les sommets interdits des minarets»: telle est l'inscription qui orne la façade de la seconde médersa du Reghistan, construite par Yalangtouch entre 1619 et 1636. Ses architectes tentèrent d'égaler la taille et l'élégance de la première médersa, mais une réplique exacte était impossible en raison de l'inter-dit coranique de la symétrie. La longueur de la façade – 51 mètres de minaret à minaret – est identique, et les grands dômes élancés qui flanquent le pichtak permettent de supposer que la médersa d'Ouloug Beg portait autrefois les mêmes dômes au-dessus de ses salles de classe antérieures. Mais des différences apparaissent aussi: absence de mosquée, de darskhana arrière et d'entrées secondaires sur les façades latérales. Chaque centimètre carré est recouvert de motifs décoratifs géométriques ou floraux richement colorés. Si les experts relèvent des proportions et des ornementations plus grossières qu' à l'époque timouride, la représentation stylisée d'animaux constitue une innovation qui brise le tabou islamique de l'art figuratif. Le pichtak est surmonté de mosaïques représentant des lions – ils donnèrent leur nom à la médersa (Chir Dor signifie «qui porte des lions») – à la poursuite de biches blanches fuyant au milieu de spirales de rameaux et de fleurs. Les lions ressemblent à des tigres, et portent sur le dos des soleils à face humaine bordés de rayons. Le lion-tigre est-il Yalangtouch lui-même, dévorant ses voisins sous le soleil contemplant sa gloire? Ou l'animal-soleil symbolise-t-il plutôt la résistance de la symbolique solaire zorastrienne face à l'islam? La légende veut que l'architecte fut condamné à mort pour cause d'hérésie, bien que d'autres médersas du XVIIe siècle soient décorées de la sorte, notamment celles de Nadir Divanbedi à Samarcande et à Boukhara. Le choix des couleurs – bleu, blanc, jaune et vert – reflète également l'influence de Boukhara.

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La cour intérieure de la médersa Chir Dor contient aujourd'hui des échoppes de marchands de tissus, vêtements, instruments de musique,....

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Chez l'un des marchands de vêtements, Couli, Ghyslaine, Anne et Yvette se font habiller en Ouzbeks de l'époque de Genghis Khan...

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Ensuite, nous entrons chez le marchand d'instruments de musiques où nous avons droit à une démonstration de musique ouzbèke.

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Nous bénéficions ensuite d'un spectacle folklorique dans la cour de la médersa. Bien que ne comprenant pas le moindre mot des dialogues, l'expression corporelle et les mimiques des artistes sont suffisantes pour nous faire comprendre le thème : le père de la jeune fille ne veut pas que sa fille fréquente un jeune paysan. Ce dernier enlève la jeune fille, et finalement tout finit par un mariage.

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Rendez-vous galant, pendant que le héraut raconte l'histoire à la cantonade

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Un orchestre typique accompagne les chanteurs

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Discussion chez les parents : comme d'habitude, la mère se range du côté de la fille tandis que celle-ci se désespère

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Mais finalement tout s'arrange et le mariage a lieu

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A la fin de la pièce, les spectateurs sont invités à se mêler au ballet final.

Le Reghistan vu de haut

A la sortie de la médersa Chir Dor, les policiers proposent, moyennant bakchich, l'ascension d'un minaret de la médersa Ouloug Beg. Bien sûr, Jean-Paul ne résiste pas et le voilà parti. Pendant que tout le reste de la promo l'attend, il monte puis redescend les quelques centaines de marches. Mais il faut reconnaître que les photos qu'il ramène valent l'attente.

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Les marches ne sont pas larges, mais elles sont hautes et nombreuses

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Jean-Paul joue au muezzin

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Une vue magnifique de la médersa Chir Dor au soleil couchant

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De gauche à droite, la médersa Tilia Kari, le bazar à coupole Tchorsou, la médersa Chir Dor

Coucher de soleil sur le Reghistan

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Le soleil projette l'ombre portée de la médersa d'Ouloug Beg sur la médersa Chir Dor

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et la lune joue à cache-cache avec les minarets

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et nous quittons le Reghistan, pour y revenir le lendemain soir.

Repas du soir "Chez l'habitant"

Une fois de plus nous voici invités à une table d'hôte. Bien que le décor soit moins spectaculaire qu'à Boukhara, le repas y est excellent (nous avons goûté aux raviolis dont nous avions vu la fabrication, au marché de Bibi Khanoum), l'ambiance toujours aussi chaude... et la vodka toujours aussi abondante.

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Les deux liquides ont la même couleur, presque le même goût, mais pas du tout le même effet.

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Nous avons pu aussi goûter le vin ouzbek, très différent de ce dont on a l'habitude en France

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Les textes en bleu sont extraits de l'ouvrage "Ouzbékistan" des éditions Guides Olizane