Dimanche 22 mai
SAMARCANDE & CHAKHRISABZ
L'église orthodoxe de Samarcande
Au départ de Samarcande, nous passons par une des principales églises orthodoxes de la ville.
La communauté orthodoxe, composée principalement de Russes, est encore assez nombreuse à Samarcande.



Chakhrisabz
Tamerlan, le plus grand conquérant d'Asie centrale, est né dans la ville
sogdiane de Kech, qui vit passer le voyageur bouddhiste chinois Xuan Zang au début du Vlle siècle. Devenue
une cité musulmane après l'invasion arabe, elle tomba quelque peu en déréliction sous les Samanides,
alors que Boukhara et Samarcande prospéraient. Les Mongols y rencontrèrent peu de résistance en 1220.
En 1336, à la naissance de Tamerlan, Kech se trouvait sous la coupe du clan des Barlas, des Mongols du khanat de
Tchagatâï, turquisés à la suite d'un long séjour dans la fertile vallée de Kachkadaria.
Tamerlan se prévalut de son lignage Barlas pour rassembler des compagnons, qui permirent à ce voleur de bétail
de devenir le seigneur de la vallée à l'âge de 25 ans. Une décennie de combats plus tard, il
régnait sur la Transoxiane. Tamerlan déploya de gros efforts pour renforcer et embellir Kech, alors que Samarcande était
toute désignée pour devenir le joyau de son empire. Le centre ville fut entouré de hautes murailles
et de douves profondes, traversées par un pont-levis. Le cimetière familial fut agrandi et, défiant
tous les superlatifs, le Palais Blanc de Tamerlan sortit de terre. Bien que la dynastie des Timourides allait s'écrouler,
comme ses constructions, Kech doit à son âge d'or sa nouvelle appellation de Chakhrisabz, «ville verte» en
raison de ses nombreux jardins.


Tamerlan, qui avait fait bâtir de magnifiques mausolées pour les membres
de sa famille, s'était réservé une crypte toute simple à Chakhrisabz; avant de rendre son dernier
soupir, il avait demandé «une seule pierre, et mon nom dessus ». Au lieu de quoi, il repose dans le
somptueux Gour Emir de Samarcande, sous une gigantesque dalle de jade. Une statue imposante, à sa gloire, a été érigée
en 2003 devant l'hôtel Chakhrisabz Orient Star.
Le palais Ak Seraï
«Que celui qui doute de notre puissance et de notre munificence regarde nos constructions.» Cette
inscription a partiellement disparu, à l'image du grandiose projet de Tamerlan, mais les deux tours d'entrée
en ruine témoignent avec éclat d'un véritable âge d'or. Après avoir pris Koubba Ourguentch
en 1379, Tamerlan dépêcha ses artisans dans sa ville natale pour y édifier son plus grand palais; la
mosquée Bibi Khanoum de Samarcande, de vingt ans postérieure, a hérité du même plan,
mais pas de ses dimensions ni de sa décoration incomparables. Le nom d'Ak Seraï (Palais blanc) symbolise la
noble descendance de Tamerlan, mais les couleurs qui prédominent dans les immenses mosaïques sont le bleu,
le vert et l'or.







On peut monter au sommet des tours. Ceux qui se sont risqués à l'escalade des nombreuses marches ont pu admirer
le site vu de haut.
La médersa Dorout TilOvat
Dix minutes de marche vers le sud suffisent à gagner la mosquée Kok Goumbaz
(1435-36), reconnaissable au dôme bleu qui lui a donné son nom. Elle fut construite par le petit-fils de Tamerlan,
Ouloug Beg, comme mosquée juma de Chakhrisabz et pièce maîtresse de la médersa Dorout Tilovat, <<Foyer
de Respect et de Considération». Les portiques de la médersa flanquent les deux mausolées subsistant
du cimetière des Barlas. Le premier fut édifié par Tamerlan en 1373-74 pour Cheikh Chamseddin Koulyal,
un dirigeant soufi qui était le conseiller spirituel du son père Taraghay. Selon la légende, les deux
hommes reposeraient sous les pierres tombales, aujourd'hui privées de leurs mosaïques mais comportant des restes
de sculpture en onyx. Sous la grande coupole bleue du caveau et du portail d'Ouloug Beg, construit à côté en
1437-38, se trouvent quatre tombeaux de leurs parents. Le Kok Tach (pierre bleue), à gauche, comporte une cuvette
utilisée par les parents pour désaltérer les enfants malades – les scientifiques confirment
que la pierre contient des sels médicinaux. D'autres tombes appartiennent aux sayyids (ceux qui prétendent
descendre du petit-fils du Prophète, Hussein) de Termez – d'où le nom local de Goumbazi-Sayyidan (dôme
des Sayyides). Une rénovation a permis de raviver les riches décors sur plâtre de l'intérieur,
qui souffrent actuellement de la montée de la nappe phréatique.


La cour intérieure de la médersa n'est pas fermée

Les alvéoles abritent maintenant des marchands

L'entrée de la mosquée Kok Goumbaz



Le mirhab et ses décorations de mosaïques bleues




Le mausolée du Cheikh Chamseddin Koulyal

et son tombeau en onyx
Les quatre tombeaux des parents

La pierre bleue comportant la cuvette toujours emplie d'eau

La porte du mausolée
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