Mardi 20 novembre
Jodhpur
Cité bleue, traditionnelle et grouillante
de vie, relativement grande, étendue aux portes du désert
du Thar, Jodhpur mérite qu'on s'y arrête pour sa magnifique
forteresse, dressée au sommet d'un plateau dominant toute la
région. Et, également, pour les flâneries dans
le dédale de la vieille cité aux murs peints en bleu.
Malgré le passage de quelques autos-rickshaws, on y découvre
une Inde très traditionnelle, presque rurale.
Dans tout le Rajasthan, les quartiers anciens comptent
de nombreuses maisons peintes en bleu. A Jodhpur, c'est tout le bazar étendu
au pied de la forteresse qui est ainsi décoré. Le bleu,
couleur des dieux, marquerait ainsi la dévotion des habitants.
Selon d'autres versions, il servirait surtout à éloigner
les moustiques.

De la route d'accès au fort Mehrangarh, on distingue Jodhpur
la bleue
Le fort Mehrangarh
Juchée en haut de son promontoire réputé imprenable,
la forteresse de Jodhpur évoque toute la gloire de l'histoire
rajpoute... et les affres des querelles entre souverains hindous. Elle
fut ainsi le théâtre de l'un des derniers conflits de
la région avant l'arrivée des Anglais. En 1808, les troupes
du maharajah de Jaipur l'attaquèrent au canon pour tenter de
régler un conflit suscité par une princesse mewari convoitée
par des princes des deux familles, Kachhwaha et Rathore. La garnison
de la forteresse réussit à repousser l'assaut. Les murs
extérieurs ont gardé l'impact des boulets tirés
par l'armée ennemie. Vous franchirez sept portes successives.
Remarquez, sous le porche de la dernière, Loha Pol (porte de
Fer), des empreintes de mains sculptées sur une plaque. Elles
commémorent le sati (sacrifice des veuves sur le bûcher
funéraire de leurs époux) des princesses Rathore. Les
Anglais interdirent ce rite barbare en 1829... Mais la tradition perdura
et le dernier cas recensé de sati à Jodhpur eut lieu
en 1952, lorsque la veuve d'un haut fonctionnaire du palais se jeta
dans les flammes purificatrices.
Le fort Mehrangarh, étincelant dans le soleil matinal

Après avoir passé la première porte, on est encore loin d'être dans
la place

Sous la dernière porte, la plaque commémorant le sacrifice des princesses
Rathore

Dans le fort, l'extérieur du palais Mehrangarh

La façade du Daulat Khana, un des palais contenus dans le fort
Le musée Mehrangarh
Le musée comprend entre autres une belle collection
de howdah (nacelles pour dos d'éléphant)


Puis nous visitons le Palki Khana, contenant
une collection de palanquins

Celui-ci, rappelant curieusement l'Orient-Express, était une sorte
de lit clos

La plus belle pièce de la salle, en or et équipée de fenêtres en verre
En ressortant, nous avons droit à une leçon de turban rajpoute, ou
comment faire tenir sur sa tête une pièce de tissu de 17 mètres de
long !

Le turban (presque) déployé


Que voilà un fier Rajpoute !
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