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Mardi 17 mai
BOUKHARA (2)

La mosquée Bolo-Haouz

Chaque vendredi, le déploiement de superbes tapis rouges embellissait le pavé menant de l'Ark à la « mosquée près du bassin », et l'émir en vêtements d'apparat sortait de sa forteresse pour aller faire ses prières sous le splendide dôme de Bolo-Haouz. Aujourd'hui, les stalactites sculptées ornant ses élégants piliers de bois renvoient encore l'écho des murmures courtisans de la mosquée royale, et les ornementations sculptées ou peintes datant de 1712 inspirent toujours la piété après l'interlude soviétique qui avait installé ici un club pour les travailleurs. La façade restaurée chatoie à nouveau de toutes ses couleurs, et l' iwan haut de 12 mètres reste parmi les plus grands, les plus élégants et les plus beaux de toute l'Asie centrale.

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Les murs de l'iwan souffrent des remontées de sel du sol et sont en cours de restauration

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Les méthodes de travail n'ont pas varié depuis la construction originale. Ce qui donne à la restauration (reconstruction ?) un cachet tout à fait authentique.

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Le plafond de l'iwan a été restauré

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Mais pas encore certaines parties de l'intérieur de la mosquée

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Le splendide dôme blanc est comme neuf.

De la mosquée Bolo-Haouz au mausolée Tchachma Ayoub

La distance n'étant que de quelques centaines de mètres, nous la parcourons à pied en traversant une partie de la vieille ville.

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Le four servant à cuire les petits pains fourrés à la viande. Le foyer est au fond, les pains sont collés sur la paroi et cuisent ainsi. Ils sont ensuite décollés de la paroi lorsque la cuisson est terminée.

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Le mausolée Tchachma Ayoub

Bien avant que Boukhara n'existe, un millénaire peut-être avant la venue du prophète Mahomet, le prophète Job se trouvait au Zéravchan et fut témoin d'une sécheresse terrible. Ne pouvant laisser le peuple mourir de soif autour de lui, Job frappa la terre sèche et poussiéreuse de son bâton, et une source fraîche et claire en jaillit aussitôt. Situé à quelques centaines de mètres du mausolée Ismaïl Samani, le mausolée Tchachma Ayoub, ou «source de Job», commémore cet événement. Austère comme une forteresse et dépourvu de toute forme d'ornementation, il comprend quatre salles à coupole datant de quatre époques différentes et témoignant d'autant de styles. La première construction date du règne karakhanide d'Arslan Khan au XIIe siècle, mais le dôme le plus ancien actuellement visible fut édifié par Tamerlan en 1380 sur une chambre mortuaire antérieure. Cette coupole conique inhabituelle en Transoxiane trouve sa forme dans le style des tentes des nomades du Khorezm, ce qui indique presque à coup sûr l'oeuvre d'architectes capturés par Tamerlan lors de sa campagne de Gourgandj (Kounia Ourguentch) en 1379. Ce dôme en contient un second, en sorte que de l'intérieur il ressemble aux trois autres qui furent ajoutés au XV le siècle.

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La source, où les croyants viennent puiser de l'eau sacrée

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Oumou fait sa provision

Le mausolée Ismaïl Samani

L'impressionnante tombe d'Ismaïl Samani, aux bleus éblouissants, est l'édifice le plus ancien de Boukhara, conservé dans son état original, et constitue sans doute l'un des plus beaux joyaux d'un voyage en Ouzbékistan. Ce cube de briques quasi parfait fut édifié au début du Xe siècle et appartient à la grande renaissance culturelle de la dynastie samanide (875-999). Ce monument dynastique qui a reçu le nom du fondateur Ismaïl Samani a également accueilli les dépouilles de son père Akhmed, de son neveu Nasr et d'autres descendants de la même lignée.
L'architecture du mausolée reflète des éléments d'origine sogdienne, tels les herculéens contreforts d'angle, mais aussi samanide et zoroastrienne, tels les soleils circulaires et la forme de l'édifice représentant l'univers. Ces principes, combinés aux découvertes arithmétiques et géométriques de al-Khorezmi, al-Ferghani et ibn-Sina, ainsi qu'à la nouvelle maîtrise de la trompe (l'arc d'angle), allaient donner naissance à un style architectural, celui du mazar monumental, qui traverserait les siècles.

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A côté du mausolée, un marché artisanal où les artisans exercent leur travail sous l'oeil des touristes. On peut être certain que c'est du "fait main".

 
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Les textes en bleu sont extraits de l'ouvrage "Ouzbékistan" des éditions Guides Olizane