Dimanche 25 novembre
Agra
Le fort rouge d'Agra
Le majestueux fort de grès rouge qui se dresse
sur la rive occidentale de la Yamuna est l'oeuvre de l'empereur Akbar,
qui le fit construire à partir de 1565 alors qu'il n'était âgé que
de 23 ans. Son petit-fils Shah Jahan le transforma en palais, et c'est
Aurangzeb qui ajouta sa touche finale : les remparts extérieurs.
Des volumes en grès rouge d'Akbar au marbre incrusté de
pierres précieuses de Shah Jahan, le fort est marqué par
les styles architecturaux des différents souverains qui ont
parfait ce lieu.
Le Mussaman Burj ou tour de Jasmin, un magnifique
ensemble de pavillons immaculés faisant face à la Yamuna.
Fils indigne, Aurangzeb enferma Shah Jahan dans cette prison dorée
où il passa la fin de sa vie à contempler le Taj Mahal
où repose son épouse favorite
En cherchant bien, on distingue vaguement le Taj Mahal au fond dans
la brume
Le Taj Mahal
Une « larme sur le visage de l'éternité » (Tagore).
Ce qui émeut
dans l'histoire du Taj, c'est que c'est d'abord le témoignage
d'amour d'un homme à son épouse. L'homme, c'est l'empereur
Shah Jahan, et son épouse, c'est Mumtaz Mahal (« bijoux
du palais »). En 1631, alors qu'elle avait 39 ans, cette dernière
ne survécut pas à la naissance de leur quatorzième
enfant. Sur son lit de mort, elle lui demanda de montrer au monde combien
ils s'aimaient. Pendant deux ans, son époux porta le deuil avant
de se résoudre à céder à son autre passion
: l'architecture. Il conçut ainsi le Taj Mahal (la « couronne
du palais >) qu'il plaça sur la rive de la Yamuna, souhaitant
le contempler depuis son palais dans le fort Rouge. 22 ans de travail
et 20 000 hommes furent nécessaires pour l'édifier. Le
marbre fut transporté à dos d'éléphants
depuis Jodhpur, on alla chercher le jade en Chine, la turquoise au
Tibet, les agates au Yémen, l'or en Egypte. On raconte que Shah
Jahan avait l'intention de construire un tombeau à l'identique
pour lui-même, mais cette fois en marbre noir.
Dans le
canal central se reflète le monument encadré de quatre
minarets purement décoratifs. Ces derniers ont été construits
de telle façon que, en cas de séisme, ils tombent vers
l'extérieur et non sur le dôme du Taj. Ce dernier est
encadré par deux édifices symétriques. Celui de
gauche, orienté vers l'ouest, est une mosquée en activité — surtout
le vendredi — mais pas
l'autre.
La visite du fort rouge ayant largement entamé l'après-midi,
nous arrivons très tard au Taj Mahal. Ce dernier ferme au coucher
du soleil, qui a lieu relativement tôt en cette saison. Nous
perdons un temps précieux à passer les contrôles
de sécurité encore plus draconiens
que dans les aéroports : passage au portique, fouille à corps
quand
ça sonne, tous les sacs interdits (y compris ceux des appareils
photo), camescopes interdits, etc. Bref le soleil est pratiquement
couché lorsque
nous arrivons en vue de la merveille des merveilles. La belle couleur
dorée a disparu, et il faut pousser aux limites la sensibilité des
appareils numériques pour obtenir des photos valables.
Photo vraiment pas originale ! Il doit en exister des millions du même
type.
Mais on est quand même content de l'avoir faite soi-même.
La porte donnant des jardins vers le mausolée
Ci-dessous, LA photo de famille.
Les T-shirts ont été spécialement fabriqués
pour nous par un artisan indien. L'uniformité de notre accoutrement,
et surtout le "66",
ont beaucoup intrigué les autres touristes. Quant au 66/2
de nos chères "moitiés", rares sont ceux
qui ont saisi la subtilité de ce rébus.
La photo d'origine. Le Taj Mahal penche un peu.
Cherchez Jean-Luc
HLN (il s'est caché derrière Gilles)
Après un petit coup de Photoshop, Jean-Luc nous est revenu
et le
Taj Mahal s'est remis droit.
A l'intérieur du mausolée il n'y a aucun éclairage
pour admirer la finesse des panneaux de marbre sculptés. La
seule façon
de les voir est d'en prendre une photo au flash (au jugé), malgré l'interdiction
formelle.
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