Dimanche 22 mai
SAMARCANDE (6)
Le Gour Emir
«Le firmament viendrait-il à disparaître, cette coupole le remplacerait»,
s'exclamait un poète à la vue de la coupole sans pareille surmontant le mausolée de Tamerlan, le Gour
Emir – «le tombeau du souverain», situé à quelques pas de l'hôtel Samarcande. Le
petit-fils favori de Tamerlan, Mohammed Sultan, avait fait construire ici une médersa et une khanagha. La mort de
Mohammed en 1403 incita Tamerlan à ajouter un mausolée à ce complexe. L'ambassadeur espagnol Clavijo
rapporte que le vieil émir s'était fait amener sur le chantier à la fin de 1404 pour exiger qu'en
dix jours on reconstruise le monument plus grand et plus beau, «sous peine d'un châtiment terrible».
Alors qu'il avait autrefois l'intention de se faire ensevelir dans sa ville natale de Chakhrisabz, il finit par décider
de reposer auprès de son petit-fils, ce que feront également ses descendants jusqu'à Ouloug Beg.




La pichtak de l'entrée et sa décoration de stalactites, seul vestige de la médersa d'origine.


Le mausolée vu à travers le portique d'entrée



Dans la cour, le Kok Tach, grand bloc de marbre sculpté d'arabesques, passa autrefois,
mais contre l'avis des historiens, pour le trône de Tamerlan. Au XVIIe siècle, cette pierre servait vraisemblablement
de pavois pour le couronnement des émirs de Boukhara, auxquels des prisonniers de noble extraction servaient
pour la circonstance de marches d'escabeau. La coupe voisine aurait servi aux ablutions rituelles de Tamerlan, à moins
que, selon une autre tradition, elle n'ait servi à compter les pertes militaires, les soldats partant à la
bataille devant y verser du jus de grenade, puis en boire au retour du front, en sorte que le résidu indiquait
le nombre de soldats tués.

A l'intérieur, le dôme est garni d'entrelacs d'or

Les tombeaux sont en jade ramené de Mongolie

Les murs sont ornés de plaques de marbres et d'onyx

au-dessus des plaques, ils sont couverts de dorure


Les tombes proprement dites sont situées dans une crypte sous le mausolée


Dans les couloirs du mausolée, une carte indique l'étendue de l'empire de Tamerlan : des confins de la Chine à la
Turquie, du Kazakhstan à l'Iran, l'Afghanistan et les confins de l'Inde. Les lignes rouges et vertes représentent
les différents itinéraires de la Route de la Soie
Son & Lumière sur le Reghistan
Le soir après avoir dîné dans un restaurant moderne avec écran géant
et karaoke, nous retournons au Reghistan pour assister à un spectacle de son et lumière. Assez décevant
dans sa réalisation sonore (des vers mal récités, une sonorisation infâme qui ne nous permettait
de comprendre que la moitié des paroles), il l'était également dans la réalisation lumineuse
: L'animation se contentait d'alterner deux ou trois groupes de projecteurs à des fréquences variables, en
trois couleurs... Peut mieux faire.

Par contre, la tombée du jour sur le Reghistan valait le coup d'oeil





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