Mardi 17 mai
BOUKHARA (6)
Les médersas jumelles (bis)
Quelques centaines de mètres à l'est de la place Po-i-Kalon, au-delà du
bazar Tok-i-Zargaron, la rue Khodja Nourobod et deux siècles d'histoire séparent l'autre paire de médersas
(koch) de Boukhara.

La médersa Ouloug Beg (1417), à gauche, est la plus ancienne des trois
médersas que bâtit le Timouride éclairé (les deux autres se trouvant à Samarcande et
Guijdouvan).

Le fronton de la médersa Ouloug Beg et un détail des mosaïques de la médersa Abdoul Aziz Khan
De l'autre côté de la rue, la médersa Abdoul Aziz Khan (1652) apparaît encore
dans toute sa gloire non restaurée du XVIIe siècle

La cour intérieure de la médersa Abdoul Aziz Khan et un de ses minarets coiffé d'un nid de cigogne
La mosquée Kalon
La mosquée Kalon, ou «grande mosquée», sert de mosquée
jumi, c'est-à-dire de mosquée du Vendredi: elle a donc été bâtie pour accueillir la totalité de
la population mâle de la ville lors de la grande prière hebdomadaire. C'est non seulement l'une des mosquées
les plus anciennes de toute l'Asie centrale, mais c'est aussi la seconde par sa capacité, avec une esplanade vaste
comme un stade, offrant place à dix ou douze mille personnes.

L'esplanade de la mosquée. Au fond à droite, le minaret Kalon. Au fond à gauche, une des coupoles de la
médersa Mir-i-Arab

Le fronton Ouest de la mosquée, vu de l'entrée

Le fronton intérieur Est. Derrière, le dôme de la médersa Mir-i-Arab

Le fronton Sud et le minaret Kalon

Du côté ouest, le grand dôme bleu – Kok Goumbaz, qui a valu son nom à la
mosquée – surmonte le mur du mihrab et ses mosaïques à dorures, qu'on doit à la générosité d'Ubaidullah
rentrant victorieux de sa campagne de Guijdouvan et à l'architecte Bouïazid Pourani. L'inscription coufique
blanche qui encercle la coupole proclame que «al-baqa 'lillah» – «l'immortalité appartient à Dieu ».

Le pavillon octogonal qui fait face au mihrab est un ajout tardif à la fonction incertaine:
marque de l'emplacement de l'ancien puits aux ablutions, abri pour l'émir lors de sa prière hebdomadaire,
ou plus vraisemblablement relais d'un imam à un autre chargé de répéter les paroles du premier à la
foule immense...
La médersa Mir-i-Arab
La plus prestigieuse médersa d'Asie centrale est aujourd'hui à l'avant-garde
de la renaissance musulmane dans le pays. Dès le XVIe siècle, toutes les époques s'y firent écho.
C'est en 1535 que le khan cheïbanide Ubaidullah vendit quelque 3000 esclaves perses pour construire cette médersa
face à la mosquée Kalon. I1 confia le chantier à son ami et conseiller spirituel le cheikh Abdullah
du Yémen, Mir-i-Arab, ou «prince des Arabes», et c'est aux pieds de celui-ci qu'il fut inhumé sous
la coupole de la darskhana, du côté nord de la médersa.

Repas chez l'habitant
Le soir était prévu au programme un "repas chez l'habitant". En fait, il s'agit
simplement de tables d'hôte. Cela ne retire rien au charme du décor, mais nous nous attendions à avoir
un contact assez proche avec notre hôte, alors que nous n'avons vu qu'un aubergiste attentionné. Ce repas
allait quand même nous apporter quelques surprises...

Nous voicis engagés dans une rue à l'allure pour le moins sinistre...

Mais à l'intérieur, surprise ! C'est magnifique. La décoration est d'inspiration russe (mais pas soviétique)




Même les gouttières ont du style
Retour à l'hôtel
Après un repas traditionnel au cours duquel nous avons pu gouter au plat spécifique ouzbek,
le plov, retour à l'hôtel pour un digestif où la vodka coule une nouvelle fois à flot.



et au dodo dans une chambre spacieuse et confortable.
|